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Laurent Lafforgue, médaillé Fields, publie en français
Sur le plan psychologique, faire le choix du français signifie pour l'école française (en mathématique) qu'elle ne se considère pas comme une quantité inéluctablement négligeable, qu'elle a la claire conscience de pouvoir faire autre chose que jouer les suiveurs et qu'elle ne se pose pas a priori en position vassale. Bref ce choix est une attitude combative, le contraire de l'esprit d'abandon et de renoncement...

Extraits de livres
La qualité de la langue au Québec
Hélène Cajolet-Laganière et Pierre Martel
Institut québécois de recherche sur la culture



Les opinions sur la qualité de la langue des médias électroniques sont tout aussi divergentes que celles concernant la presse écrite.

Dossier
Humanisme
DéfinitionAperçusDocuments associés



Définition
Voir aussi le dossier Humanisme de notre encyclopédie générale.

Le mot humanisme occupe une grande place dans le discours de la francophonie sur elle-même et l'éventail des sens qu'on lui donne est large. Au terme de notre survol, les deux conceptions qui nous semblent le mieux résumer l'opinion dominante sont celles du Libanais Antoine Courban et du Français Michel Guillou.

En raison des deux guerres mondiales dont l'Europe a été le théâtre principal, il n'est plus permis d'entretenir des illusions sur les rapports entre le Bien et la culture (humaniste?) de ce continent, culture dont Berlin était le haut lieu en 1930. Ce fait, parmi d'autres, nous oblige à soumettre la notion d'humanisme à une critique radicale. C'est à ce prix seulement que ce mot et l'idéal qui s'y incarne pourront inciter à une action féconde et durable. Cette critique a été faite. Nous en développons un aspect touchant la francophonie dans un document associé intitulé: Un humanisme à définir, en prenant comme point de départ la notion d'humanisme intégral qui est au coeur de la définition de la francophononie la plus souvent citée de Léopold Senghor.

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Antoine Courban

Les écrits d'Antoine Courban sur l'humanisme et la francophonie, que l'on peut trouver en accès libre sur divers sites Internet, dont Vigile et Vox Latina, sont d'autant plus intéressants qu'ils sont l'oeuvre d'un Libanais durement touché par le malheur qui frappe son pays. Il voit dans l'humanisme, étroitement lié à ses yeux à l'idéal de la cité antique, une inspiration qui pourrait aider son pays à échapper à l'implosion identitaire dont il est menacé. On trouvera dans le dossier Liban de cette encyclopédie quelques articles récents d'Antoine Courban sur la situation actuelle dans cette partie du Moyen-Orient. L'humanisme de cet homme paraîtra suranné à certains lecteurs, en raison du naturel, de la fraîcheur, de l'enthousiasme même avec lesquels il est proposé comme source d'inspiration pour le Liban et pour l'ensemble de la francophonie. Mais peut-être est-ce là l'une des caractéristiques de ce pays qui a adopté la langue et la culture françaises sans y être contraint, en tant qu'instruments pour sa libération et son épanouissement, l'idéal le plus naïf à première vue s'accompagne d'une lucidité sur la condition humaine que seule peut donner une douloureuse histoire de deux mille ans: « Faut-il rappeler, écrit Antoine Courban, que l’humanisme et l’objectivité scientifique étaient les jouets favoris du marxisme-léninisme et que c’est en leur nom que les plus graves atteintes à la personne humaine ont été perpétrées? » Ce n'est donc pas sous le coup de l'illusion qu'il explicite ensuite sa conception de l'humanisme:

«L’humanisme est une vision, un programme, un projet toujours inachevé. C’est un chantier permanent en perpétuel devenir, une aspiration centrée sur la personne humaine dans toute sa singulière plénitude et son irréductible subjectivité. Cette contradiction apparente permet d’entretenir une nécessaire tension créatrice, donc un élan de vie, au sein de la cité des hommes. Historiquement, ce mouvement est apparu, en Occident du moins, en réaction à la scolastique médiévale. Il n’exprime curieusement pas une philosophie bien précise. Ce n’est pas un système, ce serait plutôt un idéal toujours poursuivi, jamais atteint, ce qui le situe aux antipodes du discours idéologique contemporain sur la fin supposée ou réelle de l’Histoire.

Ce projet est tout entier résumé dans le titre que donne Pic de la Mirandole à son célèbre discours de 1486 :
" De Dignitate Hominis ". Cette expression si moderne montre bien la permanence de ce projet et indique clairement qu’il s’agit d’un modèle de perfection humaine que cherche à concrétiser l’action d’individus qui se réclament de ce mouvement comme Érasme, Melanchton, Montaigne, Budé, et tous les autres. Ce modèle humain n’est pas le fruit d’une intuition solitaire car c’est une immense construction culturelle, progressivement mise en place tout au long de l’histoire de la culture gréco-latine mais également celle du monothéisme. Il est vrai que, souvent, on confond " humanisme " et amour des belles lettres. Mais il n’y a pas que cela.

Dans son discours sur la dignité de l’homme, Pic de la Mirandole va au-delà de l’héritage gréco-latin puisqu’il écrit :
" J’ai lu dans les livres des Arabes, qu’on ne peut rien voir de plus admirable dans le monde que l’Homme ".

Cet éloge démesuré de l’homme et de ses capacités a quelque chose d’excessif voire d’orgueilleux. De plus, il ouvre la voie à toutes les idéologies fondées sur l’optimisme historique et la foi aveugle dans l’idée de Progrès. » Texte complet:
Vox Latina.
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Michel Guillou

Michel Guillou a été pendant plusieurs années Recteur de l'AUF. Même si l'oeuvre qu'il y a accomplie n'a pas été appréciée également de tous, on reconnaît toujours en lui un homme qui a fait sienne la cause de la Francophonie et qui la défend avec une grande efficacité. Il le fait désormais dans le cadre de l'IFRAMOND(Institut pour l'étude la Francophonie et de la Mondialisation) qu'il a fondé en 2002 à l'Université Lyon 3, avec le soutien de Raymond Barre. Grâce à lui, la Francophonie est désormais au programme des universités. Dans le même esprit, une chaire Francophonie et Mondialisation a récemment été instituée à l'Université du Québec à Montréal et confiée à Mme Louise Beaudoin, ancienne ministre des Relations internationales du Québec.

« La Francophonie, écrit Michel Guillou, promeut des valeurs de liberté, d’humanisme, de droits de l’homme, de droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, de démocratie, d’égalité, de dignité des hommes et des femmes, des cultures en dialogue, dans la solidarité communautaire pour le développement.

Elle veut, dans la mondialisation, montrer à l’humanité une autre voie, hors du "tout ayatollah" (de toutes religions !...), du "tout coca-cola", comme du "tout colonial". Une voie plus conforme à l’humanisme que le "choc des civilisations", que trop de gens en Amérique, en Orient… présentent comme inévitable, voire souhaitable. »
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Michel Guillou est l'un de ces Français qui, sans nier les aspects négatifs de la colonisation, ose souligner ses aspects positifs et se plaît à présenter la Francophonie comme l'héritière de l'aspect positif.

« L'humanisme colonial, marqua lui aussi cette période où l'Empire connut une gloire dont l'apogée se situa en 1931 avec l'Exposition Coloniale. A côté des écrivains qui dénoncèrent l'exploitation et le mépris des indigènes et de leurs cultures dont Victor Segalen, Gide et Céline, qui dénoncèrent légitimement nos excès, d'autres Français fondèrent un humanisme colonial. Hubert Lyautey, Albert Sarraut, et surtout Robert Delavignette, déjà cité, virent dans l'association, le dialogue, la solidarité et la fraternité, une possibilité de ressourcement et d'exemplarité pour la France.»

Michel Guillou est aussi d'avis qu'il faut substituer l'humanisme aux intégrismes dans la lutte contre le terrorisme.

« La mobilisation contre le terrorisme ne peut qu'être sans faille. Mais l'affirmation de la force technologique et les ripostes ­ quelle que soit leur légitimité ­ ne peuvent à elles seules résoudre les affrontements qui prennent corps. Le croire serait une faute lourde de conséquences. Il faut parallèlement relancer le dialogue, refaire de la solidarité une obligation, substituer l'humanisme aux intégrismes. »

Source:

Les propos de Michel Guillou sont aussi ceux d'Albert Salon et de Serge Arnaud. Ce sont les trois auteurs du livre que nous citons: Les défis de la francophonie.






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